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NumWorks fait entrer un first-time dans l’équation

15/06/2023

Le concepteur parisien d’une calculatrice graphique, de 15 à 20 M€ de chiffre d’affaires passe du venture au LBO à l’occasion de son acquisition par Aldebaran, qui signe son premier investissement de son fonds ATF I.

Les start-up passant du venture au LBO ne sont pas légion. NumWorks rejoint ce cercle fermé à l’occasion d’un MBO primaire. Cette opération, intermédiée par Alantra, permet à Romain Goyet, le fondateur de l’entreprise parisienne de conception et distribution de calculatrices graphiques aujourd’hui forte de 15 à 20 M€ de chiffre d’affaires, de passer la main à son management. Léo Solé, jusque-là directeur des opérations, prend la présidence, Clothilde Relin, directrice, marketing et commerciale, devient directrice générale, et enfin, Emilie Feral, déjà ingénieure au sein de la jeune pousse, est nommée à la tête de la direction de la R & D et technique. Cette transmission est appuyée par Aldebaran, qui s’empare de la majorité du capital en misant un ticket dans le milieu de sa fourchette de 15 à 60 M€. Il signe ici le premier investissement de son fonds ATF I, qui avait bouclé son premier closing à 130 M€, en juillet 2021. Le fundraising - qui poursuivait un objectif de 300 M€ - approche de sa fin, même si le gérant ne dévoile pas le montant récolté à date. « C’est une vraie pépite française de la tech, qui est parvenue à bouleverser le duopole établi par deux géants mondiaux, présente Oriane Durvye, managing partner d’Alantra. L’entreprise est rentable et en croissance. Elle a suscité de nombreuses marques d’intérêt de family offices et de fonds agiles, étant donné que ce n’est pas une opération « vanille », avec un positionnement actuel mono-produit et une composante hardware. »


250 000 exemplaires écoulés

Au-delà de permettre à Romain Goyet de céder le contrôle de son entreprise - il conserve une petite partie de ses titres -, cette opération offre aussi une porte de sortie aux VCs et business angels qui accompagnaient NumWorks depuis 2016. La société avait ainsi pu bénéficier d’un tour d’amorçage de 1 M€ il y a sept ans, notamment abondé par Kima Ventures, Bpifrance, Pierre Kosciusko-Morizet, Jean-David Chamboredon ou encore Pierre Krings. Depuis cette date, l’entreprise a parcouru du chemin. Elle a mis au point la calculatrice graphique (destinée à l’apprentissage des maths au lycée) et le logiciel associé, mais aussi conquis une partie des salles de classe tricolores avec quelque 250 000 exemplaires écoulés l’an dernier. Sa force est d’avoir été développée avec les professeurs (qui sont aussi prescripteurs), d’être acceptée par l’éducation nationale pour les épreuves et d’être intuitive et simple dans son utilisation. La calculatrice NumWorks est commercialisée à un prix comparable à celles de ses deux principaux concurrents (Texas Instruments et Casio).


A minima doubler de taille

Amélie Brossier, présidente-fondatrice d’Aldebaran, présente le projet : « Notre objectif est d’aider l’entreprise à se structurer. Son fondateur est un serial entrepreneur, et il souhaitait se consacrer à de nouveaux projets. Nous appuyons donc le management emmené par Léo Solé dans sa montée en puissance avec par exemple le futur recrutement d’un directeur financier. NumWorks s’est imposée en France et l’ambition est aujourd’hui d’accélérer à l’international, en Europe et aux Etats-Unis. Enfin, les efforts seront aussi portés sur la digitalisation de l’offre produits. » Ce plan de développement doit permettre à l'entreprise, employant aujourd'hui 25 collaborateurs, de multiplier par deux ou trois le nombre de calculatrices vendues à moyen terme.