Et si un meilleur apprentissage des mathématiques passait par une révolution... de la calculatrice ? Un pari lancé par NumWorks, champion français de la calculatrice graphique. Lancée en 2016, la firme signe déjà son premier buy-out sous l'égide d'Aldebaran, qui prend la majorité du capital.

Le fondateur, Romain Goyet, que les proches du dossier qualifient volontiers de « serial entrepreneur », souhaitait « prendre du recul sur l'opérationnel » et se lancer dans une autre aventure.


Ticket entre 15 et 60 M€

Le processus compétitif a rassemblé plusieurs fonds de private equity dont 3 alignés en phase 2 des négociations. Au final, c'est donc Aldebaran qui a remporté la mise. La société de gestion mise un ticket compris entre 15 et 60 M€ et prend selon nos informations plus de 70% des parts de la société via son véhicule ATF I.

Le fondateur, lui, reste actionnaire, tandis que le management se renforce et monte à environ 10% des parts. A contrario, Bpifrance, présente depuis l'amorçage en 2016, ainsi que divers Business Angels sortent du capital.

Le buy-out est enfin complété par une dette senior en deux tranches (amortissable et in fine), souscrite auprès de BNP, Banque Populaire Rives de Paris et Caisse d'Epargne, et d'une mezzanine apportée par Access Capital Partners.


Concurrencer Casio et Texas Instruments

En sept ans d'existence, NumWorks s'est arrogé près de 50% des ventes annuelles de calculatrices graphiques en France. Ses revenus se montent d'ailleurs entre 15 et 20 M€. Face aux pontes Casio et Texas Instruments, l'entreprise vient bousculer le marché avec un design moderne et un écran coloré pour les lycéens. « Le produit est pensé pour les milenials , plus simple à utiliser et doté d'une version en ligne utilisable par les professeurs en classe », vante Amélie Brossier, présidente-fondatrice d'Aldebaran.

Avec l'aide de son nouvel actionnaire, la jeune mais rentable NumWorks souhaite poursuivre son développement à l'étranger, entamé notamment aux Etats- Unis. Sa calculatrice peut déjà être configurée en plusieurs langues. La société prévoit également de créer une calculatrice pour les collégiens et de développer une offre pédagogique. Peut-être de quoi réconcilier les Français avec les maths.